La pandémie de coronavirus s'est accompagnée d'une forte vague d'informations fausses ou trompeuses, avec notamment des tentatives de la part d'acteurs étrangers d'influencer les citoyens et les débats dans l'UE.
Aujourd'hui, la Commission et le haut représentant évaluent leurs mesures de lutte contre la désinformation autour de la pandémie de coronavirus et proposent une voie à suivre. Ils avaient été chargés en mars 2020 par les dirigeants européens de lutter résolument contre la désinformation et de renforcer la résilience des sociétés européennes. La communication conjointe analyse la réaction immédiate et propose des actions concrètes dont l'exécution peut commencer rapidement.
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La crise met à l'épreuve la manière dont l'UE et ses sociétés démocratiques relèvent le défi de la désinformation. Les aspects suivants sont cruciaux pour une Union plus forte et plus résiliente:
Comprendre: premièrement, il importe de distinguer les contenus illicites des contenus préjudiciables mais non illicites. Il y a ensuite la question du caractère flou des frontières entre les différentes formes de contenus faux ou trompeurs, allant de la désinformation, qui est définie comme intentionnelle, à la mésinformation, qui peut être non intentionnelle. Les motivations sous-jacentes peuvent aller d'opérations d'influence ciblées conduites par des acteurs étrangers à des motifs purement économiques. La réaction doit être adaptée à chacun de ces défis. En outre, il est nécessaire de soumettre davantage de données au contrôle public et d'améliorer les capacités d'analyse.
Communiquer: pendant la crise, l'UE a renforcé son travail pour informer les citoyens des risques et améliorer la coopération avec d'autres acteurs internationaux afin de lutter contre la désinformation. Les réfutations d'idées reçues liées au coronavirus publiées par la Commission ont été vues plus de 7 millions de fois. Le Service européen pour l'action extérieure (SEAE), aux côtés de la Commission, a renforcé sa communication stratégique et sa diplomatie publique dans les pays tiers, notamment ceux du voisinage de l'UE. Des acteurs étrangers et certains pays tiers, en particulier la Russie et la Chine, ont lancé des opérations d'influence et des campagnes de désinformation ciblées dans l'Union et les pays voisins de celle-ci et dans le monde. Par exemple, la task force East StratCom du SEAE a détecté et mis en lumière sur le site web spécial EUvsDisinfo plus de 550 discours de désinformation provenant de sources pro-Kremlin.
La coopération a été un élément capital de la lutte contre la désinformation:
- Avec le Parlement européen et le Conseil et entre les institutions de l'UE et les États membres, à l'aide de canaux établis tels que le système d'alerte rapide et le dispositif intégré de l'UE pour une réaction au niveau politique dans les situations de crise. Ces canaux seront encore développés afin de renforcer les capacités, d'améliorer l'analyse des risques et la transmission d'informations cruciales en temps de crise.
- Avec les partenaires internationaux, dont l'OMS, le mécanisme de réaction rapide du G7, l'OTAN et d'autres. Cela a conduit à un partage accru d'informations, d'activités et de bonnes pratiques, qu'il faudrait intensifier pour mieux lutter contre l'influence étrangère et la désinformation.
- L'UE renforcera le soutien et l'assistance aux acteurs de la société civile, aux médias et aux journalistes indépendants dans les pays tiers dans le cadre de l'ensemble de mesures de «L'équipe d'Europe», et elle soutiendra encore davantage la surveillance des atteintes à la liberté de la presse et les actions militantes pour un environnement médiatique plus sûr.
- Enfin, de nombreux consommateurs ont été poussés à acheter des produits trop chers, inefficaces ou potentiellement dangereux, et les plateformes ont supprimé des millions de publicités trompeuses. La Commission continuera à coopérer avec les plateformes en ligne et à soutenir le réseau de coopération en matière de protection des consommateurs qui rassemble les autorités nationales afin de lutter contre les pratiques qui enfreignent le droit en matière de protection des consommateurs.
Transparence: la Commission suit étroitement les actions menées par les plateformes en ligne en vertu du code de bonnes pratiques contre la désinformation. Il est nécessaire que les plateformes intensifient leurs efforts, fassent preuve d'une plus grande transparence et rendent davantage de comptes:
- Les plateformes devraient fournir des rapports mensuels comprenant des données plus détaillées sur leurs actions menées pour promouvoir les contenus issus de sources faisant autorité, renforcer la sensibilisation des utilisateurs et limiter la désinformation autour du coronavirus et la publicité qui y est liée. Elles devraient aussi intensifier leur coopération avec les vérificateurs de faits - dans tous les États membres, pour toutes les langues - et les chercheurs, et être plus transparentes quant à la mise en œuvre de leurs politiques afin d'informer les utilisateurs confrontés à de la désinformation.
- La Commission encourage vivement les autres acteurs concernés qui, actuellement, ne sont pas signataires du code à participer à ce nouveau programme de suivi.
- En s'appuyant sur les travaux de l'Observatoire européen des médias numériques nouvellement créé, l'UE améliorera encore son soutien aux vérificateurs de faits et aux chercheurs.
Garantir la liberté d'expression et le débat démocratique pluraliste est un élément central de notre réaction à la désinformation.La Commission continuera son suivi des incidences des mesures d'urgence prises par les États membres dans le contexte de la pandémie de coronavirus sur le droit et les valeurs de l'UE.La crise a démontré le rôle des médias libres et indépendants en tant que service essentiel, qui donne aux citoyens des informations fiables et vérifiées et contribue ainsi à sauver des vies.L'UE intensifiera son soutien aux médias et journalistes indépendants, sur son territoire et dans le monde.La Commission appelle les États membres à redoubler d'efforts pour faire en sorte que les journalistes puissent travailler en sécurité et à tirer le meilleur parti de la réaction économique de l'UE et du plan de relance pour soutenir les médias qui sont durement touchés par la crise, tout en respectant leur indépendance.
Donner aux citoyens les moyens d'agir, sensibiliser les citoyens et augmenter la résilience de la société implique de permettre aux citoyens de participer au débat démocratique et de demander des comptes aux autorités, en préservant l'accès à l'information et la liberté d'expression ainsi qu'en promouvant les médias citoyens et l'éducation à l'information, y compris la pensée critique et les compétences numériques. Cela peut se faire au moyen de projets d'éducation aux médias et de soutien aux organisations de la société civile.
Prochaines étapes
Les actions proposées aujourd'hui alimenteront les futurs travaux de l'UE sur la désinformation, en particulier le plan d'action pour la démocratie européenne et la législation sur les services numériques.
Plus d’information
- Communiqué de presse
- Communication conjointe – Lutter contre la désinformation concernant la COVID-19 – Démêler le vrai du faux
- Fiche d'information
- Site web sur la réaction face au coronavirus
- Section consacrée à la lutte contre la désinformation pendant la pandémie de coronavirus
- Conseils aux consommateurs et aux entreprises sur les escroqueries liées à la COVID-19
- Site web EU vs Disinfo - https://euvsdisinfo.eu/think-before-you-share/
Détails
- Date de publication
- 10 juin 2020