En effet, si les ambitions affichées n’ont pas été couronnées de succès, d’importantes mesures ont été prises. Grâce à cet accord signé par plus de 190 pays, l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C est maintenu. C’est la première fois qu’il est clairement fait référence à la suppression progressive des centrales électriques au charbon et des subventions aux combustibles fossiles. Des règles sur la transparence et l'établissement de rapports ont également été adoptées, afin que les progrès en matière de réduction des émissions puissent être efficacement surveillés. Le fonctionnement des marchés internationaux du carbone a également été adapté pour réduire encore davantage les émissions mondiales de carbone.
Les pays développés se sont en outre engagés à doubler leur part de financement pour l'adaptation au climat, et à atteindre le montant convenu de 100 milliards d'euros dès que possible. Un engagement a été pris en faveur d’un processus visant à parvenir à un accord sur le financement à long terme de la lutte contre le changement climatique, au-delà de 2025. La COP a également décidé d’établir un dialogue entre les pays, les parties prenantes et les organisations concernées afin de soutenir les efforts visant à prévenir, réduire au minimum et lutter contre les impacts négatifs liés au changement climatique.
Nouveaux engagements de l’UE
L'Union européenne (UE) a également apporté sa contribution – au sens propre comme au sens figuré. La présidente von der Leyen a promis 1 milliard d'euros pour protéger les forêts dans le monde. Le vice-président exécutif Timmermans a annoncé 100 millions d'euros supplémentaires destinés au financement du Fonds d'adaptation au climat. En outre, l'UE a également annoncé un partenariat avec l'Afrique du Sud pour une transition énergétique juste. L'UE et les États-Unis ont lancé conjointement un Global Methane Pledge, signé par plus de 100 pays, afin de réduire les émissions de méthane de 30 % d'ici 2030. La Présidente von der Leyen a également lancé le partenariat entre l’UE le programme Catalyst avec Bill Gates et le président de la Banque européenne d'investissement, Werner Hoyer : un partenariat qui vise à stimuler les investissements dans les technologies climatiques clés et innovantes.
L’après-COP26
L'action climatique ne se limite (heureusement !) pas à une conférence internationale annuelle de deux semaines sur le climat, bien au contraire. Quatre jours à peine après la clôture de la COP26, la Commission européenne a proposé un ambitieux paquet de mesures pour lutter contre la déforestation, mieux protéger nos sols et améliorer la gestion des déchets.
La proposition de règlement de la Commission prévoit de nouvelles règles pour encourager la consommation de produits « zéro déforestation » et réduire l'impact de l'UE en termes de déforestation et de dégradation des forêts dans le monde réduisent les émissions de gaz à effet de serre et la perte de biodiversité. Cela signifie que la présence sur le marché de l’UE de certains produits issues de la déforestation serait limitée. On parle ici de produits fortement consommés dans les pays de l’UE tels que le soja, la viande de bœuf, l'huile de palme, le bois, le cacao et le café, ainsi que certains de leurs dérivés.
La proposition de nouveau règlement sur les transferts de déchets poursuit trois objectifs: veiller à ce que l'UE n'exporte pas les défis qu'elle rencontre en matière de déchets vers des pays tiers; faciliter le transport de déchets en vue de leur réutilisation et de leur recyclage dans l'UE; et mieux lutter contre les transferts illicites de déchets. L'ambition est ici de gérer les déchets de manière circulaire.
Enfin, avec sa nouvelle stratégie européenne pour les sols, la Commission entend s'attaquer à la crise du climat et de la biodiversité. Des sols sains constituent la base de 95 % de notre alimentation, abritent plus de 25 % de la biodiversité mondiale et forment le plus grand réservoir de carbone rural sur Terre. Pourtant, 70 % des sols de l'UE ne sont pas en bon état. La stratégie établit un cadre de mesures concrètes pour la protection, la restauration et l'utilisation durable des sols et propose une série de mesures volontaires et juridiquement contraignantes. Cette stratégie vise à augmenter la teneur en carbone des sols dans les terres agricoles, à lutter contre la désertification, à restaurer les terres et les sols dégradés, et à faire en sorte que, pour 2050, tous les écosystèmes des sols soient en bon état.
Plus d’info
- Communiqué de presse : COP26 : l'UE contribue à l'obtention d'un résultat permettant de maintenir les objectifs de l'accord de Paris (en anglais)
- Communiqué de presse : Pacte vert pour l'Europe: la Commission adopte de nouvelles propositions pour faire cesser la déforestation, innover dans la gestion durable des déchets et assainir les sols pour les êtres humains, la nature et le climat
- Questions et réponses sur les nouvelles règles applicables aux produits «zéro déforestation»
- Questions et réponses sur les nouvelles règles de l'UE sur les transferts de déchets
- Questions-réponses sur la stratégie de l'UE pour les sols
Détails
- Date de publication
- 22 novembre 2021
- Auteur
- Représentation en Belgique